Le niveau de formation initiale constitue un facteur influent de souhaits insatisfaits. En effet, montre l'enquête AES 2012, les titulaires d'un diplôme égal ou supérieur au baccalauréat affichent leur insatisfaction dans des proportions supérieures à 40 %, alors que les titulaires d'un CAP-BEP et les non-diplômés ne le font respectivement que dans 34 % et 32 % des cas.
De nombreux freins :
Pour quelles raisons les formations souhaitées n'ont-elles pu être réalisées ? Selon l'enquête, les personnes interrogées avancent la « charge de travail » comme premier frein à la satisfaction de souhaits de formation (21 %). Cette raison est évoquée par les plus qualifiés. La deuxième raison est le « coût de la formation » (18 %). Ce sont logiquement les salariés dont les revenus sont les plus faibles ou les plus instables (jeunes, moins qualifiés et/ou occupant des emplois précaires) qui mettent en avant cette raison. Bénéficiant très majoritairement de formations financées par l'employeur et suivies intégralement sur le temps de travail, les salariés évoquent le « refus » (17 %) ou l'« absence d'aide » (16 %) de l'employeur comme obstacles à la réalisation de leurs projets de formation.
Les salariés interrogés mettent également en avant « l'incompatibilité avec les responsabilités familiales » (7 % ) et « l'éloignement du lieu de résidence » (5 %) pour justifier les insatisfactions. Ces raisons concernent plutôt les femmes (respectivement 9 % et 5 %) que les hommes (6 % et 4 %). Enfin, bien qu'elle puisse apparaître comme une raison mineure — 5 % personnes n'ayant pu suivre la formation souhaitée l'évoquent comme principale — , la non-maîtrise des « prérequis » (ensemble des connaissances nécessaires pour entreprendre la formation souhaitée) est également considérée comme l'un des freins à la formation.
Selon les auteurs de l'étude du Céreq, la loi du 5 mars 2014 ouvre de « nouvelles perspectives » pour la formation des salariés. Il faut cependant des aménagements complémentaires pour que tous trouvent les moyens de se former. Car les nouvelles mesures introduites par la loi « ne pourront se montrer efficaces que si les salariés bénéficient des conditions qui leur permettent de s'en emparer pleinement ».